Tout n'était que brume et ténèbres. Du brouillard puissant et épais, sans la moindre raison spéciale expliquant ce mystérieux évènement. Pourquoi la plaine de l'arbre Sacré était-elle plongée dans la brume ? Je remarqua alors que je n'étais plus sur une branche, confortablement couchée, mais sur un sol végétal et doux. Un sol de mousse. Je n'ai pas pu tomber d'où j'étais ! Je me serais brisé la nuque ! De plus, le sol de l'arbre n'a pas de mousse.Je leva les yeux. Il n'y avait plus le moindre arbre, grand ou petit, solide ou frêle, au près de moi. C'était juste une plaine de mousse, de fougère, et aussi de petit buissons, qui s'étendait devant moi. Comment ai-je bien pu arriver là ?Je compris alors que, à nouveau, je rêvais. Me souvenant de mon dernier et étrange songe, je me leva, bailla, et appela timidement :
Maman...?
Que ma mère n'était plus de ce monde, je le savais ! Mais qu'elle m'apparaissais en rêve, je ne l'ignorais pas non plus. Je commença à marcher. Même si je savais que je rêvais, j'avais peur de, à tout moment, basculer dans un précipice, avec cette brume. Et, en vrai, cela pouvait me faire tomber de l'arbre et me briser réellement la nuque. Tout à coup, une silhouette apparut. Je courus vers elle. C'était bien ma mère. Elle me fixa d'un regard sur, comme si elle voulait me faire parvenir quelque chose. Puis elle avança sa patte avant. La retourna et me la montra. Dans ses coussinets, on distinguait une image. Un camp avec des lynx. Comme plus bien protégé que jamais. Puis ma mère s'éloigna. Je voulus lui crier de revenir, mais ma voix restait désespérément silencieuse. La brume s'épaissit. Je paniqua. Mes yeux me piquèrent. Je dus les fermer. Quand je les rouvris, j'étais sur ma branche. Mes yeux piquaient encore. Je ne comprenais rien à ce qui m'étais arrivé.