Amies ou ennemies ? ~ Lira et Zaya ~

« Oui, c'est comme ça, il y a des jours où l'on ne vit pas. C'est comme ça, il y a des jours où rien ne va. Des jours de plein soleil où l'on a si froid que les plus pauvres joies vous glissent entre les doigts ... »

Un beau matin d'automne, tu te réveille. Il fait bon, il fait doux. Le soleil caresse ton beau pelage, le vent frais ébouriffe tes longs poils noirs et blancs/gris. Tu n'as pas froid, ton épais pelage te protège. Tout va bien, tu es en pleine forme. Et pourtant tu te sens vide, seule, comme abandonnée, trahie. Mais ce n'en est rien. Jamais personne ne t'approche sans bonne raison. Tu es toujours seule, tu fais ta toilette sans compagnie, tu mange en silence. Et tout cela à toujours été ton choix. Tu t'avance sans enthousiasme vers le fameux tas de gibier. Il est vide. Enfin, il ne reste que trois pauvres souris. La saison de feuilles mortes est là, désormais, et cela se fait sentir. Cependant tu gardais espoir, le soleil ferait sortir les proies, même le plus petit des chatons le savait. Tu t'avance alors vers le tunnel, t'y engouffrant...

C'était lors d'une douce matinée d'automne que Zaya se réveillait. Bercée par tous ces sons devenus familiers, elle avait mit dix bonnes minutes avant d'être complètement éveillée. Elle s'était couchée tard la soirée précédente; rien ne lui interdisais, si? De toute manière, elle s'en foutait royalement. Depuis quand écoutait-elle les règles? Depuis jamais, exact! Ce n'était donc pas ce matin-là qu'elle le ferait. S'ébrouant elle décida de partir à la chasse; le soleil était encore bas malgré l'heure avancée, l'air frais bientôt s'en irait, lui laissant tout juste le temps avant d'arriver à son lieu de chasse préféré: le lac.

Comme elle l'avait prévu, lorsqu'elle arrive au lac la fraîcheur du matin avait disparue, il ne faisait pas chaud, seulement doux. Le soleil illuminant la fourrure tachetée de la panthère, elle sa frotta à des buisson, espérant cacher son odeur avant de se mettre à l'affût: il ne fût pas long d'apercevoir un bon lapin bien dodu. Rien de tel pour son petit-déjeuner, l'attraper soi-même! Prenant garde d'avoir le vent de face, elle rampa sans bruit jusqu'au rongeur qui ne se douta qu'au dernier instant de la présence du fauve; son imprudence lui coûta la vie. Généreuse, Zaya l'acheva sans laisser à sa proie le temps de souffrir et l'entama, il fut bien vite fini. Son estomac rempli, elle repartie, bien sereine tandis que des corbeau s'attelaient déjà à leur tâche.

Bien fatiguée et assoiffée après ce moment de concentration intense, elle s'approcha du bord du lac où elle put boire un peu avant de faire demi-tour vers le chemin du camp...et de sentir un poids lourd sur son dos. Qu'était-ce? Elle l'ignorait, c'est bien ça le problème! Se retourna elle aperçut une fourrure semblable à la sienne. Était-ce un de ces félins tueurs? Elle n’attendit pas de le savoir avant de se relever et plaquer le félin mystère au sol, sa grosse patte duveteuse sur la gorge de celui-ci, ou plutôt celle-ci.

« Qui es-tu? gronda-t-elle, furibonde. Que fais-tu ici?! Avise-toi de tuer un seul félin et je te réduit en chair à corbeau! »

Par la panique et sa colère, elle n'avait pas sentit l'odeur de son propre clan sur la fourrure de son adversaire...

Hors RP:

« Je me nomme Lira, et j'appartient au Clan des Tenduas .. Comme toi, je présume. J'était ici avec la volonté de chasser. Et pas des félins, je te rassure! » répondis une douce voix.

Zaya huma l'air, préférant être convaincue des arguments de son attaquante avant de la lâcher brusquement, comprenant son erreur. Quelle idiote elle avait fait, elle n'avait même pas senti l'odeur de son propre clan! Sa consoeur semblait se maudire, et bien que Zaya l'eu remarqué, elle ne fit rien qui puisse paraître le contraire, bien trop occupée à se maudire elle-même. Elle semblait calme, et seule sa queue remuante démontrait sa frustration. La féline repris, sortant notre amie de ses pensée, la voix emplie de curiosité:

« Et toi, qui es-tu? »

La "solitaire" ne répondit pas de suite, bien trop perturbée par sa camarade qui la regardait d'une drôle de façon... Zaya n'était pas un fantôme, qu'avait donc sa camarade à la regarder si fixement?! Finalement, l'inconnue pencha la tête sur le côté, signifiant qu'elle attendait sa réponse, les moustaches frémissantes. Zaya soupira, avant de répondre:

« Mon nom est Zaya. » Elle s'était assise et fixait l'inconnue dans les yeux, ses propres yeux bleus saphirs plissés. « Et d'autant que je sache, je ne suis pas un fantôme. Quelle est donc la raison pour que tu me fixe autant? »

Son ton était sec et froid, sans amitié et sans chaleur; à quoi bon alors qu'elle lui avait sauté dessus! Bon, d'accord, Zaya l'avait, elle, attaquée mais c'était pas pure défense! Et pour elle, cette raison n'était pas valable. De toute manière, pour entendre Zaya parler chaleureusement, faut vraiment être son amie!..

Je l'observais humer l'air, à l’affût d'un plausible mensonge. Sans doute convaincue, elle me lâcha brusquement, me rappelant par la même occasion la douleur aiguë qui torturait mes côtes, provoquée lors de ma chute violente quelques instants auparavant. Ma queue remuait, j'étais frustrée. Non en raison de l'attaque de la femelle qui avait réagi quand logique défense mais envers moi-même. En effet, je me sentais à la fois sotte et ridicule d'avoir agi ainsi sans mon habituelle réflexion. Que m'était-il passée par l'esprit bon sang ? Cette action était tout à fait contradictoire à ma personnalité. J'agissais toujours avec calme, analysant chaque situation avant de me lancer. Comme quoi, se surprendre sois-même à cet âge n'était point impossible. Je considérais de nouveau la féline. Elle me rappelais tant Laya. La même silhouette, les mêmes tâches, et ce regard avec cette lueur ardente si reconnaissable. Je ne pouvais m'empêcher de la fixer ainsi, intriguée, j'espèrais seulement qu'elle ne le remarquerait point. Le contraire fut prouvé l'instant d'après.

« Mon nom est Zaya. » Elle me fixait à son tour « Et d'autant que je sache, je ne suis pas un fantôme. Quelle est donc la raison pour que tu me fixes autant ? »

Avait-elle dit le ton froid et sec, sans aucune émotion.
Elle avait ses raisons, c'est pour cela que je lui répondais calmement, faisant preuve d'une grande maîtrise de moi même.

« En effet vous n'êtes point un fantôme. C'est juste que vous me rappelez quelqu'un. »

Son regard froid fut remplacé par une lueur interrogatrice, à l'écoute de ma réponse.

« A Laya. » répondais-je à sa muette question.

La féline en face de Zaya faisait preuve d'un grand calme. Elle se tenait droite et son regard calme exprimait à la fois curiosité et colère. La panthère aux yeux saphirs n'y pris pas garde, préférant se concentrer sur les paroles de la dire Lira.

« En effet vous n'êtes point un fantôme. C'est juste que vous me rappelez quelqu'un. » expliqua-t-elle de sa voix calme. Zaya l'observa d'un oeil interrogatif. Elle connaissait déjà la réponse, mais sait-on jamais. « A Laya. »

Zaya retint un rire, souriant d'amusement : elle n'était guère étonnée à ce qu'on lui fasse cette remarque. A vrai dire, elle en avait l'habitude maintenant puisque ceux qui la rencontraient pensait souvent avoir affaire avec cette Laya, justement. Mais dès qu'ils entendaient la voix de Laya et sa manière de parler, dès qu'ils voyaient son comportement, ils comprenaient que ce n'était pas Laya. Tandis qu'elle s'ébrouait, Zaya lança, la voix amusée :

« Ce n'est pas étonnant. » Elle s'arrêta et un sourire narquois se dessina sur son museau. Ce n'était pas méchant, mais c'était sa façon de se moquer gentiment de la panthère en face d'elle. « Laya est ma soeur. » apprit-elle à Lira.

Elle s'assit ensuite et se mit à lécher sa patte avant droite tout en guettant la réaction de sa consoeur : elle se réagalait de leur air étonné. Après tout, comment une sauvage comme Zaya et une noble comme Laya pouvaient-elles être soeurs? Outre le physique, elles ne se ressemblaient en rien. Probablement était-ce car elles avaient été élevées dans des milieux différents, par des personnes différentes? Ca ne les empêchait pas de tenir l'une à l'autre, même si elle ne le montrait jamais et qu'outre qu'elles s'aimaient, elles n'étaient que très peu proches.
La distance détruit.

HRP: