Why awaken what is asleep? ~ Sangha Dark

Le soleil se levait déjà, déposant ses rayons encore pâles sur la terre de Kanda. Une légère bise soufflait et s’insinuait entre les arbres, faisant bruisser leurs feuilles. L’herbe se pliait et se dépliait aux grés du vent. Toutes sous le contrôle d’Eole, qui semblait pour l’instant, paisible. L’aube était teintée de multitudes d’oranges, de roses et de bleu. Le silence régnait sur le monde encore endormi, seul quelques insectes grésillant brisaient le silence. Il y avait aussi quelques prédateurs de la nuit, qui en voyant l’astre du jour poindre a l’horizon décidaient qu’il était tant de se terrer dans les ténèbres pour dormir.
Mais pour Freya, la journée ne faisait que commencer. Dans une plainte de mécontentement, elle bougea sur sa litière tiède. Elle savait que c’était l’heure de se lever mais rechignait à bouger. L’ombre se retirait petit à petit de sa tanière, nappant les parois de dorés. Les oiseaux se mirent à chanter bruyamment comme pour l’achever. Freya désespéra, il fallait se lever. Même ces stupides volatiles le lui rappelaient. Pourquoi réveiller ce qui est endormi ? La Cheetah poussa un grognement pour intimer le silence à toutes ces créatures matinales, mais elle ne fit que raviver leurs chants. Décidément, ils lui sortaient par les yeux. De mauvaise grâce, elle ouvrit ses yeux chocolat et se leva. Chancelant encore un peu, elle étira ses longs membres engourdis et se glissa en dehors de son abri. En tant que chasseuse, elle devait se lever tôt, trop tôt a son goût mais soit. Le camp était désert, elle entendait encore les ronflements des tirs au flanc. Comment pouvaient-ils supporter ce vacarme ? Elle secoua son pelage pour chasser la poussière qui s’y était logée et partit d’une démarche souple et rapide, enfin pas trop rapide, juste a son rythme. La température était encore fraiche, mais la guéparde savait que ce n’était que temporaire. Bientôt, il ferait aussi chaud que dans un four.

L’eau lui monta a la bouche lorsqu’elle aperçut un troupeau d’Impalas brouter paisiblement. Elle s’approcha furtivement d’un buisson afin de s’y planquer en attendant le bon moment. Mais d’abord, ses yeux parcoururent l’assemblée de gibier, roulant de droite à gauche. La chasseuse passa sa langue sur ses babines. Elle venait de trouver l’animal parfait. La gazelle boitait et s’était un peu éloignée du troupeau, histoire de ne pas manger les herbes piétinées par autant de ses congénères. Elle semblait se régaler et ne remarquait pas le félin tacheté qui s’approchait discrètement d’elle. Elle ne remarqua pas non plus que le troupeau avançait, lentement mais sûrement vers la droite. Freya était assez proche, elle devinait qu’à tout moment la gazelle pourrait la voir. Elle préféra ne pas perdre de temps. Profitant de toute la puissance de ses membres, elle se propulsa et engagea la course poursuite avec sa future victime. L’impala tentait tant bien que mal de la semer avec des virages serrés mais avec son handicap, elle se fatiguait vite. Le félin sentait son cœur battre la chamade et son sang bouillant affluer vers ses muscles, d’autant plus rapidement grâce aux accélérations de son organe vital. Elle suivait le mouvement avec facilité, grâce à sa queue qui lui assurait un équilibre quasiment sans faille. Elle fit une dernière accélération avant de lancer une de ses pattes avant dans les membres de la victime. L’effet fut immédiat, l’animal trébucha et fit un roulé boulé. Le temps qu’il comprenne ce qui lui arrivait, la guéparde était déjà entrain de lui serrer la gorge pour l’étouffer. Après quelques minutes d’efforts intenses de la part de Freya, l’Impala succomba. Fière d’elle et de ses capacités, la féline se coucha le long de la bête pour reprendre son souffle. Elle prit de longues inspirations, de profondes expirations pour se calmer. La course avait été fatiguante, même si la gazelle n’était pas au meilleur de sa forme. La féline passa sa langue rêche sur quelques poils rebelles avec vigueur. Elle se sentait déjà prête à repartir. Freya planta ses crocs effilés dans la cuisse de la gazelle et la traina. Il ne fallait pas qu’elle reste a découvert, les autres prédateurs n’hésiterait pas a lui voler sa proie dûment gagnée ; déjà quelques vautours qui avaient vu la scène de là-haut tournoyait au-dessus d’elle. Certainement que tous les autres animaux était au courant de la chasse victorieuse. Un chacal arriva à toute allure et entreprit de voler un lambeau de chair, mais Freya grondât et réussi à lui décocher un coup de griffe. Elle n’avait pas l’intention de partager.

Un changement de paysage se fit sentir, les arbres devenaient de plus en plus nombreux et les hautes herbes de la savane se muaient en herbes rases et vertes. La guéparde s’engagea dans la forêt mais planqua vite la gazelle dans un buisson. Une odeur menaçante se faisait sentir. Un félin beaucoup plus gros devait se trouver dans les parages. Freya regarda a droite et a gauche mais la forêt dense lui bloquait la vue, impossible de repérer le prédateur. Elle décocha un rapide coup d’œil à la proie, et, estimant qu’elle était suffisamment bien cachée fit quelques pas vers l’avant. S’il devait la trouver, autant que se ne soit pas a l’endroit même où la nourriture se trouvait. Heureusement qu’elle l’avait tué par étouffement, aucune trace de sang n’était visible sur son pelage. Seulement ses crocs étaient un peu rougeâtres.

« Qui va là ? » Demanda-t-elle, méfiante.